Hédi Jouini
Musicien , chanteur, compositeur et oudiste célèbre, Hédi Jouini
(1909 – 1990) s'est identifié au renouveau de la chanson tunisienne. Il a joui d'une grande réputation en Tunisie et dans le monde arabe grâce à ses nombreuses compositions d’œuvres instrumentales et vocales dans différentes formes musicales.
En commémoration du centenaire de sa naissance, une exposition, conçue par Naoufel Jouini, son fils, salue la mémoire de l’un des musiciens les plus emblématiques de la chanson tunisienne qui a fait ses premières armes au kouttab en psalmodiant le Coran. Dès l'âge de 16 ans, Hédi Jouini manifeste un grand intérêt pour la musique et commence à se produire dans de petites formations locales en qualité de joueur de mandoline. Il s’initie au oud -instrument majeur de la musique arabo-andalouse appelé luth oriental- avec le virtuose Mouni Jebali. À 20 ans, il intègre plusieurs troupes de musique et aborde de nombreux genres musicaux : chansons légères,muwashahat, folklore tunisien, taqassim âl oûd, adwar, qaçayed, opérettes, musiques de film, chants patriotiques… et fait partie des artistes de Taht Essour, célèbre café autour duquel se tient une école de poètes, de paroliers et de chansonniers.
Compositeur le plus chanté dans le monde arabe, il travaille avec les plus grands noms de la chanson arabe comme Mahmoud Bayram Ettounsi, Warda, Laure Daccache et devient l’ami de Zacharia Ahmed. Il fera de fortes rencontres avec Mohammed Abdelwahab, Oum Kalthoum, Farid Al Atrache, Abdelhalim Hafez, Faïza Ahmed, Mary Gobrane, Chahrazad, Sauâd Mohamed...
En 1938, il intègre Radio Tunis dès son inauguration et y assure un concert hebdomadaire en direct. Il commence aussitôt à composer pour des chanteurs tunisiens tels : Chafia Rochdi Hassiba Rochdi, Oulaya, Fathia Khaïri, Naâma, Zouhaïra Salem, Soulef, Ahmed Hamza, Kacem Kéfi, Mohamed Talbi, Safoua, Hedi Kallel, Mohamed Ferchichi, Ezeddine Idir, Mustapha Charfi et bien d'autres...
Elevé au grade d'officier de l'Ordre de la République par le président Habib Bourguiba en 1966, Hédi Jouini reçoit alors les félicitations du président de la SACEM, Georges Auric. L’année 1976, c’est la consécration pour Jouini, il fait partie des rares musiciens compositeurs ayant reçu la plus haute distinction de l’Académie de musique du monde arabe. En 1982, il est à nouveau décoré par le président Bourguiba et reçoit la décoration suprême de l’ordre national du mérite culturel (Essanf El Awal) pour l'ensemble de ses travaux qui contribueront à l’élévation de la culture. En 1986, il produit sa dernière composition « Masbarnech ».
En 1987, Hédi Jouini effectue une ultime apparition en public sur les planches du Festival international de Carthage.
En 1990, Hédi Jouini meurt à l'âge de 81 ans laissant (à lui seul) un patrimoine musical riche et intarissable. Durant sa longue carrière, il a composé près de 1070 chansons et 56 opérettes et, à ce jour, plus de 900 partitions sont répertoriées. Vingt ans après sa mort, son large répertoire de chansons et de mélodies reste encore gravé dans la mémoire du public et ses compositions sont régulièrement reprises et interprétées par les jeunes chanteurs dans le monde.
Parmi les très nombreuses manifestations organisées en Tunisie en hommage au centenaire de la naissance du Maître, la session 2009 du Festival du Petit Instrumentiste à Sfax lui a été dédiée. Destinée à découvrir les musiciens en herbe, elle a rassemblé une centaine d'enfants prodiges de Tunisie ainsi que d'Égypte, d'Irak, de Libye et de Palestine, de jeunes talents qui, à leur tour, contribueront à la sauvegarde du patrimoine musical arabe.
Naoufel Belhassine
Fils de Hédi Jouini et nourri de ses racines arabo-andalouses et méditerranéennes, Naoufel Belhassine, alias Neilo Feel, est à la fois musicien batteur, producteur, auteur- compositeur, arrangeur et interprète. Ayant à son actif une soixantaine de disques, mélange de toutes les musiques d’Orient et d’Occident avec une prédilection pour le jazz, le rythm’and blues, le funk et la soul music, il a été, entre autres, le batteur de Claude François, Earl Lett… Saxophoniste de Ike et Tina Turner, Mike Brant, Myriam Makeba, Manu Dibango, Alan Shelley... Une vingtaine d’années après la mort de Hédi Jouini, Neilo Feel retrace le parcours de son père dans un livre intitulé « Hédi Jouini, la trace d’un géant » (Editions Bénévent).
Tous les jours sauf les lundis, de 10h30 à 18h30.
Au Café littéraire
Entrée libre